L’accès aux sites pornographiques comme Youporn ou PornHub est très peu réglementé. Si bien que les mineurs peuvent accéder sans difficulté. Un état de fait fustigé par deux associations de protection de l’enfance. Lesquelles viennent d’assigner en justice les fournisseurs d’accès à Internet afin de faire bouger les choses.
Théoriquement, les sites pornographiques sont interdits aux mineurs. Dans la pratique, ces derniers n’ont aucun problème pour y accéder. Et pour cause, nombre de sites demandent simplement aux visiteurs s’ils sont bien majeurs. Il suffit de répondre par l’affirmative pour avoir ensuite accès à une flopée de vidéos suggestives. Aucun justificatif d’identité permettant de vérifier l’âge des utilisateurs n’est ainsi demandé sur PornHub, Xnxx, YouPorn ou encore xHamster.
« À 12 ans, près d’un enfant sur trois a déjà été exposé à la pornographie », pointe ainsi Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles, dans un communiqué. Face à ce constat, deux associations tirent la sonnette d’alarme. Comme le révèle le site Next Impact, e-Enfance et La Voix de l’enfant ont les principaux fournisseurs d’accès. À savoir : Orange, SFR, Bouygues Télécom, Free, Colt Technologies, outre-mer Télécom. Ils présenteront le 9 septembre prochain au tribunal judiciaire de Paris.
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Sites porno accessibles aux mineurs : les fournisseurs d’accès forcés de serrer la vis ?
Concrètement, les deux associations exigent le blocage des sites pornographiques qui ne réglementent pas assez leurs conditions d’accès. Pour rappel, la loi française est très claire. Les éditeurs doivent faire en sorte d’empêcher les mineurs d’accéder à des sites X sous peine d’être condamnés à trois ans de détention et 75 000 euros d’amende. Sauf que la question sur la majorité de l’utilisateur, posée en page d’accueil des sites porno, suffisait jusqu’alors pour éviter la condamnation.
Mais la réforme découlant de la loi contre les violences conjugales datant de 2020 pourrait bien changer la donne. Celle-ci mettrait notamment à mal le subterfuge utilisé par les sites pornographiques. Autrement dit, l’infraction deviendrait bien réel « y compris si l’accès d’un mineur aux messages [pornographiques] résulte d’une simple déclaration de celui-ci indiquant qu’il est d’au moins dix-huit ans », peut-on lire dans la requête.
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