Des entreprises et des scientifiques italiens participeront à la nouvelle mission spatiale de l’ESA et de la NASA. Un satellite et une sonde suicide partiront.
Détourner un astéroïde? Cela arrive vraiment, ce n’est pas une scène que l’on ne voit que dans les films. Pour ce faire, une mission de défense planétaire a été créée, baptisée Hera, qui comprend la célèbre NASA et désormais aussi l’Agence spatiale européenne (ESA).
Le projet est sérieux : un Satellite qui, avec celui de la NASA, devra identifier, et si nécessaire détourner, un astéroïde considéré comme « potentiellement dangereux » pour la Terre et qui nous atteindra en 2024.
Compte tenu de la gravité de l’affaire, il a été décidé de fournir à temps. Ainsi, la mission démarre avec le nouveau contrat de conception, de production et d’essais d’un montant de 130 millions d’euros. Ici, il est établi que l’Italie participera avec ses propres industries et le soutien de l’ASI, l’Agence spatiale italienne.
Notre pays se voit confier la mission – comme nous le dit notre agence de presse Adnkronos – de créer « des systèmes embarqués importants, comme le système d’alimentation électrique, confié à Ohb Italia, et la propulsion, confiée à Avio ». Et ce sera aussi la tâche de l’Italie de créer «l’émetteur pour l’espace lointain capable de gérer les signaux des expériences radioscientifiques».
Le voyage du Satellite Héra il sera accompagné de deux petits « CubeSats », « sentinelles » qui une fois sortis de l’espace pourront survoler de près la surface de l’astéroïde et l’examiner. L’un de ces deux CubeSats sera dirigé par l’Italie et portera le nom du scientifique Andrea Milani, professeur de mécanique orbitale et auteur d’importantes recherches sur la géodésie spatiale.
Parmi les mérites de notre scientifique, il y a précisément l’engagement particulier dans l’étude du « risque astéroïde », grâce auquel en 1999 NEODyS, le premier système de surveillance systématique de la population d’astéroïdes proches de la Terre (NEO – Near- Earth Objects ) qui a conduit à la création du Frascati Asteroidal Coordination Center ; c’est aussi son intuition de concevoir le télescope « Flyeye » dédié à la découverte d’objets potentiellement à risque de collision avec notre planète et qui sera installé, dans son premier prototype, sur le mont Mufara, en Sicile.
«Nous sommes très heureux d’avoir embarqué sur Hera – souligne Ettore Perozzi, responsable du bureau de surveillance spatiale de l’ASI. C’était un objectif que nous poursuivions depuis qu’Andrea Milani nous avait montré que le risque d’un impact d’un astéroïde sur Terre, contrairement à de nombreuses autres catastrophes naturelles, peut être totalement éliminée : il suffit de se préparer à temps ».
La première sonde spatiale qui devrait démarrer dans le cadre de ce projet en 2021 s’appellera Dart (Double Asteroid Redirect Test) qui effectuera des tests de déflexion à courte portée sur un astéroïde composé de jumeaux, Didymos et Dimorphos et il est prévu qu’à la fin de la mission il ira s’écraser sur ce dernier, pour permettre de calculer avec précision les changements orbitaux provoqués par l’impact.
Un gros engagement, donc, pour un projet d’une très grande complexité mais d’une valeur incalculable, si l’on considère le fait que les conséquences d’un gros impact d’astéroïde contre la Terre seraient dévastatrices.