L’hibernation des astronautes durant des voyages spatiaux est un classique de la science-fiction. Et pourtant, selon les scientifiques, cela pourrait devenir une réalité dans une dizaine d’années…
Une telle possibilité simplifiait grandement un voyage vers Mars. Elon Musk veut d’ailleurs y envoyer un équipage en 2029. Car, s’il serait possible de rallier la planète rouge en 45 jours, les estimations les plus réalistes tablent sur un voyage de près d’un an. L’hibernation au cours de ce long trajet ne permet pas seulement d’éviter l’ennui des astronautes, mais aussi de réduire les coûts de la mission…
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En effet, les membres de l’équipage en hibernation auraient des besoins réduits en terme d’alimentation, et auraient même besoin de beaucoup moins d’oxygène que ceux qui sont éveillés. De plus, le corps des astronautes en hibernation pourrait se dégrader beaucoup moins rapidement que celle des personnes éveillées soumises aux contraintes de la microgravité.
Espace : l’hibernation, un processus complexe qui doit d’abord être mis au point
Selon Jennifer Ngo-Anh, coordinatrice de la recherche pour l’ESA, en fonction des fonds disponibles, les premiers essais de ce type pourraient avoir lieu dès le milieu des années 2030. Cependant, cette technologie devra être logiquement testée sur des animaux avant d’être applicable à l’être humain. La scientifique précise ainsi : «Bien sûr, nous devons tout peaufiner avant de pouvoir l’appliquer à l’homme. Mais je dirais que 10 ans est un délai réaliste“.
En effet, le processus semble fastidieux. Le processus de déclenchement de l’hibernation est assez complexe et implique une exposition réduite à la lumière du jour et une période d’alimentation intense suivie d’un jeûne strict. La scientifique ajoute : « Les rats reçoivent un médicament, un neurotransmetteur, et sont placés dans un espace sombre à température réduite”.
Il semblerait donc que certains éléments doivent être peaufinés. Jennifer Ngo-Anh précise ainsi : «Cela fonctionne très bien, mais le problème est qu’il faut appliquer la molécule de signalisation à plusieurs reprises pour maintenir l’état. Il faut maintenir des niveaux très élevés de neurotransmetteur, ce qui pourrait avoir des effets délétères à long terme.”
Source : space.com