Le Raspberry Pi est intégré dans un petit ordinateur low-cost capable de faire tourner Windows et linux, et doté de quatre ports USB, ce qui permet d’étendre encore son potentiel. Pourtant, pas si vite ! Si votre objectif est tout simplement de faire une affaire, il est fort probable que vous vous trompiez de cible.
3 vérités à connaître avant de l’acheter
Les Raspberry Pi sont des petits ordinateurs plutôt amusants à intégrer dans des projets do-it-yourself partout dans la maison. L’intérêt que suscitent ces petites machines grandioses depuis quelques années, mais est-il vraiment si économique et à portée de tous que cela ?
L’ordinateur à moins de 40 euros, un mythe ?
Le Raspberry Pi a été vendu par le service marketing de la fondation du même nom comme le premier « ordinateur à moins de 40 euros ». Lorsque la carte sort de l’usine, on peut effectivement l’acheter à ce prix, c’est donc vrai !
Mais attention, cela n’inclut pas les frais de port possibles et le fait qu’on achète une carte toute seule : même l’alimentation n’est pas incluse. Pour le Raspberry Pi 3, c’est une alimentation moins standard que pour les versions précédentes. Il a besoin de 2,5 A pour pouvoir fonctionner correctement lorsque nos chargeurs de smartphones peuvent lui délivrer 2,1 ampères dans le meilleur des cas.
Certains fournisseurs, comme GrovePi proposent des composants déjà montés sur PCB avec des connecteurs pratiques… mais c’est plus cher !
Donc vous pouvez déjà prévoir l’acquisition d’un adaptateur, que l’on peut trouver pour une dizaine d’euros. Le prix passe à 50 euros. Vous dites « ça reste encore raisonnable » ? Attendez la suite ! Le RBPi vient sans carte SD, indispensable pour lancer la machine.
Le must, c’est une carte de 32Go, mais une carte jusqu’à 8Go peut vraiment faire l’affaire. La vitesse de la carte compte, car sinon le petit PC devient très, très prêté. Comptez donc une vingtaine d’euros en plus pour une carte SD de catégorie 10.
Nous sommes à 70 euros et vous n’avez pas d’écran avec entrée HDMI, de souris et de clavier ? Sans ces éléments, il vous sera plus compliqué de configurer votre Raspberry Pi.
Voici ce qui s’affiche à l’écran si vous branchez votre RBPi équipé de Raspbian
Et même si vous présentez de tous ces éléments, les accessoires nécessaires à votre projet (batterie, câbles, connecteurs, moteurs servo, capteurs, potentiomètres, LEDs, encodeurs, breadboard, plaque à essai, fer à souder, etc…) peuvent vite faire monter le coût du projet bien au-delà de la centaine d’euros. Mais bien sûr, tout dépend de la complexité de votre projet.
Le RBPi n’est pas un bon PC de bureau
Après avoir lu le dernier paragraphe, vous dites peut-être que vous pouvez l’utiliser quand même comme PC de bureau ? Après tout pourquoi pas, mais pour la plupart d’entre-nous, cet ordinateur risque de se retrouver vite incrusté dans le mur après avoir simplement voulu utiliser un navigateur internet.
Même avec un processeur quadricore à 1,2 GHz et 1Go de ram, le smartphone qui se trouve dans votre poche est probablement plus rapide que votre Raspberry Pi. La faute à l’architecture et à la carte SD…
Le meilleur ami du Raspberry Pi… le breadboard pour prototyper, encore et encore !
L’utilisation comme PC n’est d’ailleurs pas du tout la philosophie à l’origine de cette machine, davantage construite pour le prototypage. Ce qu’il peut faire très bien, par exemple, c’est se transformer en mediacenter do-it-yourself.
Il peut en effet lire sans problème des vidéos en 1080p. Mais l’utiliser vraiment comme un ordinateur, tous les jours, c’est prévoir de s’arracher les cheveux à longueur de temps ! Dans ce cas, mieux vaut opter pour une clé HDMI ou un mini PC !
Utiliser un RBPi nécessite patience et apprentissage
Evidemment, on peut acheter une carte SD préchargée avec le système NOOBS préinstallé. Là, pas besoin d’histoire de connaissances, mais si vous souhaitez vraiment vous lancer dans des projets avec cette carte de développement, c’est une autre !
On peut en effet passer beaucoup de temps à refaire inlassablement la même chose. Et il est fréquent de jeter un code écrit pourtant à la sueur de votre pendant plusieurs jours pour mieux repartir de zéro.
Le code, ce choix austère mais puissant !
Cela étant, ce sport devient vite addictif, et l’on se met bien vite à fréquenter les forums spécialisés, StackOverflow et GitHub pour s’aider à aller au bout de son idée. Il ne faut pas s’attendre à la magie : le codage se pratique, et devient le meilleur à mesure que l’on bloque, et fait des erreurs. C’est frustrant, souvent, mais gratifiant aussi, quand au final le projet fonctionne comme on le souhaite !
Il y a moins cher et mieux pour faire du prototype
En fait, le principal intérêt du Raspberry Pi est qu’il s’agit d’un micro-contrôleur adossé à un ordinateur. C’est parfait, d’ailleurs, pour apprendre à coder, bien que, comme nous l’avons expliqué plus haut, il ne faut pas s’imaginer non plus que ça se fait tout seul. Pour vos projets do-it-yourself, un microcontrôleur simple peut également faire l’affaire.
La gamme de microcontrôleurs Arduino/Genuino. Le Uno en bas à droite, est déjà légèrement plus petit que le RBPi. Mais regardez celles du milieu !
La différence ? Le code se programme sur votre ordinateur, dès que vous le téléversez sur le microcontrôleur, ce dernier l’exécute, jusqu’à ce qu’on lui coupe le courant. Ce type de solutions à deux avantages : d’abord le prix. Il existe beaucoup de microcontrôleurs sur le marché, mais par exemple, un Genuino Micro ou Nano coûte deux fois moins cher.
Enfin, même si le Raspberry Pi est relativement petit, dans beaucoup de projets il risque d’être trop gros. Là encore, les micro-contrôleurs peuvent faire la même chose en prenant beaucoup moins de place. Pour se représenter, certaines polices à peine la taille d’un ongle.
Évidemment si après avoir lu ces lignes vous restez mi-figue mi-raisin, lancez-vous quand même, le jeu en vaut la chandelle (et cela ne vous ruinera pas) ! Mais une personne avertie en vaut deux.