Hadopi ne surveille que des fichiers partagés via torrent et sur les réseaux de peer to peer. Selon un document interne de l’ALPA, Hadopi surveille en effet un panier de 100 films, et il est donc possible, en connaissant la composition de ce panier, de réduire le risque de se faire prendre. Côté musique, la sélection est en revanche plus vaste.
Torrents, p2p… : sait-on ce qu’Hadopi surveille ?
La Hadopi devait disparaître, mais les sénateurs ont finalement voté son prolongé… Hadopi ne s’intéresse qu’aux torrents et aux services de p2p. Seuls ces protocoles permettent en effet de révéler l’adresse IP de l’utilisateur qui télécharge et/ou partage une œuvre protégée. Du coup, il y a peu de chance d’être dans le radar d’Hadopi sur les services de streaming ou de téléchargement direct.
Le streaming vidéo est protégé pour le moment par la jurisprudence : pour obtenir une condamnation, il faut prouver qu’il y a eu recel et contrefaçon d’œuvres protégées par le droit d’auteur – ce n’est jamais encore arrivé.
Attention : certains services ressemblant au streaming utilisent en fait des torrents. C’est le cas de Popcorn Time, Torrents Time, Web Torrents, TorrenTV, etc. La plupart de ces services ont « torrent » dans leur nom. Mais il convient de bien se renseigner avant d’utiliser un service de streaming histoire d’être vraiment sûr.
Le client torrent multiplateformes uTorrent
Combien de films et de morceaux Hadopi surveille-t-elle ?
En fait, ce n’est pas Hadopi qui s’occupe du volet surveillance, mais l’ALPA, Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle. Comme la SACEM, la SPPF, la SCPP ou la SDRM qui autorisent différents secteurs de la propriété intellectuelle, l’ALPA a le droit de repérer automatiquement les IP sur les réseaux p2p – ce qu’elle sous-traite à la même entreprise, TMG .
L’ALPA surveillance une centaine de titres sortis au cinéma ou en DVD, ce qui, selon l’association, représente près de 90% du téléchargement illégal de films. Nos confrères de Nextinpact, qui ont eu la main sur un document interne de l’ALPA ont pu dresser la composition de l’échantillon d’oeuvres surveillées :
- 60 films : tous des films sortis à plus de 100 copies et qui vont sortir prochainement en DVD
- 5 films les moins récents à succès
- 20 séries télé
- 5 documentaires
- 5 spectacles vivants en vidéo
- 5 autres oeuvres diverses
Côté musique, 10.000 titres sont placés sur surveillance, dont 5.000 titres de fonds de catalogue et 5.000 de sorties récentes. Toutes les entrées sont sélectionnées en fonction de leur popularité.
Hadopi cherche à enrayer le piratage d’oeuvres faisant le plus perdre d’argent aux maisons de disque et aux ayant-droits. Vous vous ferez donc plus volontiers pincer en téléchargeant un titre de Booba que 25 versions différentes d’Explosante Fixe de Pierre Boulez.