Di Maio tend la main au ministre chinois des Affaires étrangères : oui aux accords économiques, mais la sécurité du pays reste au premier plan.
Il sera également le représentant de la diplomatie pékinoise. Mais en tant que diplomate, le ministre des Affaires étrangères et conseiller d’état Chinois, Wang Yi, a montré qu’il a avant tout le bureau. Lors de sa visite à Rome, première étape de la tournée européenne qui l’amènera à visiter la France, l’Allemagne, la Hollande et la Norvège, le chef des Affaires étrangères asiatique n’a pas épargné quelques fouilles bien ciblées aux États-Unis : sans jamais évoquer Washington ou les États-Unis. Le président Donald Trump, Yi a critiqué « le vent d’unilatéralisme et de guerre froide qui souffle dans le monde » et les « provocations et dommages par des forces extérieures » qui ont affecté les relations entre la Chine et l’Union européenne. Ce à quoi Yi a appelé à « protéger la chaîne d’approvisionnement industrielle ».
Un préambule nécessaire au diplomate chinois pour « tenir bon » les interlocuteurs italiens : identifié l’ennemi ailleurs, vous pouvez serrer la main de votre ami (ou plutôt, vous brosser le coude, vu les consignes de sécurité sur le coronavirus) et tenter de défendre ses propres intérêts en faire des affaires. Pour le moment, le plus urgent à renforcer est celui qui tourne autour de la 5G. La Chine tient à savoir qu’en Europe elle n’aura pas la même hostilité montrée d’abord par Trump puis par le Premier ministre britannique Boris Johnson lorsqu’il se jette dans le Marché de la 5G avec Huawei, le géant asiatique interdit aux États-Unis et au Royaume-Uni.
La réponse que Yi a reçue de son homologue italien Luigi Di Maio lors de l’entretien d’hier à la Villa Madama, elle était très diplomate. Le chef de la Farnesina a défini la Chine comme « un acteur incontournable sur la scène internationale », tandis que « l’Italie est en train de construire des ponts, pas des murs ». Cela aussi, pour Di Maio, était un préambule nécessaire, cette fois suivi d’un « mais » important : notre ministre des Affaires étrangères a tenu à réaffirmer que « notre appartenance à l’UE et à l’OTAN est plus forte que jamais ». Comme pour dire : on peut parler d’accords économiques, mais les alliances ne se touchent pas. En effet, a ajouté Di Maio, « sur la 5G, l’Italie est ouverte à tout éventuel investissement fonctionnel à la croissance et à l’emploi, mais toujours conforme aux normes de sécurité nationale et dans un cadre européen ».
Di Maio savait que son discours était comme une promenade sur des charbons ardents, aussi parce qu’il sentait non seulement les yeux de Wang Yi fixés sur lui mais aussi ceux des représentants italiens de la majorité et de l’opposition. La Ligue demande un « non» Définitive pour la 5G chinoise, tandis que Frères d’Italie demande au ministre de lever l’ambiguïté et de dire clairement ce que le gouvernement entend faire. Plus explicitement, Forza Italia, par la bouche de la chef de groupe au Sénat Anna Maria Bernini : « Les gouvernements dirigés par Grillina nous transforment en une colonie chinoise en Méditerranée. En ce sens, silence sur Huawei et 5Gassume aux contours inquiétants ».
Dans la majorité, c’est au Parti démocrate de rappeler que « sur la base des récentes dispositions législatives adoptées par le gouvernement et le Parlement italiens le la cyber-sécurité et la puissance dorée, même si les besoins commerciaux et marchands importants ne peuvent prévaloir sur ceux liés à la sécurité nationale, là où ils sont menacés ».